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ELPHÈGE

« Un de mes thèmes est celui du faible contre le fort. C’est ainsi que jai créé la Pink Forest, un univers parallèle ou seuls les enfants sont admis. Welcome to the Hood s’adresse aussi bien à mes personnages accueillis par les habitants d’Erriadh, tout comme mes personnages souhaitent la bienvenue à tous ceux venus visiter et soutenir le Hood. Nous sommes tous des enfants de Djerbahood, peinte sur les murs du Dar Bibine, est un hommage que jai voulu rendre aux djerbiens, à tous les artistes et organisateurs de ce projet. Etre un enfant du Hood c’est le partage. l’amitié et le respect de l’autre. »

ELPHEGE (2014)

B-TOY

« Dans cette deuxième édition de Djerbahood, la source d’inspiration a été l’essence même de la matière et de la Méditerranée. Ma peinture s’enracine naturellement dans la Méditerranée et le caractère méditerranéen de l’environnement, nature et vivant : catalan, minorquin, italien, tunisien, grec, romain… Dans le bassin méditerranéen, se sont développées différentes civilisations – la gréco-romaine, la judéo-chrétienne et l’islamique – qui se sont cristallisées dans une culture méditerranéenne, avec des traits communs qui amortissent les diversités politiques et religieuses. Indigo classique, vert, rouge terre, ocre jaune et pigments dorés, mêlés à la tradition des portraits de femmes autonomes dans des lieux profondément enracinés dans la terre, et la mer, à la matière…

Une partie de mon travail utilise des supports circulaires. Cette figure exprime symboliquement le sens de la vie humaine et de l’univers. Le cercle est le symbole primordial qui contient tout. La peinture doit être interprétée à partir du désir d’intégrer l’art et la vie, indissolubles et inséparables, en essayant de donner de l’organicité et de la temporalité à la création artistique. Ainsi conçue, la peinture n’est rien d’autre qu’une poétique de la pénétration de la réalité.

Je propose un parallélisme entre cuisine et peinture car la matière picturale doit être « cuite » dans l’acte de peindre. Toute oeuvre d’art est un élément culturel qui doit conserver sa spiritualité transcendante, sa résonance hors de sa propre existence, c’est-à-dire « se transcender » et aller au-delà de soi. Il ne suffit pas d’être original ou de paraître original, mais de maintenir cette originalité comme expression sincère et authentique de l’âme de l’artiste. »

B-TOY (2014 – 2022)

SWOON

« C’était incroyable de pouvoir peindre dans un lieu comme Djerba. Je suis tombée amoureuse de l’ambiance du village, de ses petites rues tortueuses, de ses maisons aux bleus et aux blancs si vifs. Il y avait une véritable synergie entre les créations des artistes et le village lui-même, ce qui est rare. La chaleur a été un autre facteur d’étonnement. Tout le monde devait se lever avant l’aube, pour arrêter le travail entre 11 heures et 15 ou 16 heures, car le soleil de midi était tout simplement trop fort. En cela et de mille autres façons, Djerba a vraiment façonné de manière unique les œuvres et les procédés de chacun. »

SWOON (2014)

ALEXIS DIAZ

« Tout m’est venu sur place. Je n’avais fait aucune esquissepréparatoire. Je me suis entièrement inspiré de l’espace,de mon ressenti en arrivant ici et en cherchant un mur.

C’est comme cela que j’aime travailler. »

ALEXIS DIAZ (2014)

INTI

« On a rarement le temps et l’occasion de s’immerger dans le lieu que l’on va peindre avant de commencer à travailler, et de cette façon peut-être faire quelque chose qui a du sens pour les habitants. Ce mur, Amazigh Pottery, tente de mettre en valeur les cultures qui ont peuplé et peuplent encore l’île, en reconstruisant avec de nouvelles mains un vieux vase des Amazighs, une culture qui, malgré le temps, reste tapie dans ses coutumes et ses histoires. »

INTI (2014 – 2022)

CEKIS

« J’ai choisi de peindre sur deux portes bleues à Djerba. J’aimais l’idée de travailler sur ces surfaces, car elles sont un élément distinctif du paysage tunisien, et elles ont un rapport direct avec les oeuvres que ‘ai pu réalisé sur des portes métalliques, à New York. Je n’avais pas l’intention d’imposer mon travaillais le village, mais plutôt de me mélanger à l’ile en utilisant le bleu des portes pour le transformer en fond aquatique dans la composition. »

CEKIS (2014)

BRUSK

« Pour Djerbahood, j’ai imaginé le Camelhood: cet animal, le chameau, harnaché de différentes choses, je l’ai vu comme un symbole de si beau Maghreb avec un tas d’éléments posés sur son dos comme le pods de cet ‘occident’ qui fait tant de dégats par son consumérisme démesuré et idiot. C’est une image facile d’accès permettant une compréhension facile et simple, et j’ai eu l’accord des habitants pour la réaliser. J’ai d’ailleurs pu jouer avec un élément du mur : une fenêtre qui a été transformé pour l’occasion.

J’ai aussi composé la Terre en appuyant sur le mélange des couleurs, symbole de la mixité extraordinaire qui compose notre planète Terre, création d’un tout. Mais qui dégouline malheureusement aussi du fait de l’état désastreux dans lequel est la nature. »

BRUSK (2014)

DAVID DE LA MANO

« À Djerba l’inspiration est multisensorielle. Lumière, odeur, goût, toucher, son, etc. Cette fois, je me suis intéressé aux différentes strates de l’Histoire qui laissent leur empreinte sur l’architecture, les traditions, le paysage… et bien sûr sur ses habitants. Le réseau humain qui s’entremêle en permanence me semble essentiel dans un lieu où chacun est le protagoniste.

Je considère également qu’il est important de mettre en évidence le lien naturel de communication entre les peintures murales et les habitants de Djerba. »

DAVID DE LA MANO (2014 – 2022)

LOGAN HICKS

« Pour Djerbahood, j’ai décidé de reprendre mon travail à base de motifs, car le mur sur lequel je peignais était juste en face d’une mosquée. Je suis sensible aux différences culturelles et je ne voulais offenser personne, alors j’ai jugé qu’il serait mieux de ne pas créer une oeuvre figurative. J’ai compris que si l’art musulman utilisait tant les motifs, c’était parce que l’islam interdisait de peindre des représentations humaines. Même s’il aurait sûrement été possible de trouver un terrain d’entente, j’ai pris cela comme l’occasion de faire quelque chose de différent.

Le bâtiment que j’ai choisi était une vieille école, fermée depuis longtemps. Les murs tombaient en ruine et c’était une coquille vide. En lui donnant cette nouvelle peau, j’ai pensé que ce serait une bonne idée de rendre à la façade sa gloire d’antan et d’honorer cette cause noble qu’est l’instruction. »

LOGAN HICKS (2014)

ABDELLATIF MOUSTAD

« À Djerba, seul le mot ahrar (libres) flottait dans mon esprit mais je n’avais aucune idée de la forme qu’il devait prendre. Au village, nous nous sommes très vite plongés dans un univers street art au milieu de toutes ces réalisations fraiches disséminées dans le décor. Je me sentais absorbé par toutes ces énergies créatrices à ciel ouvert et j’avais l’espoir de pouvoir m’approprier l’un de ces murs. C’est vraiment cette sensation qui m’a gagné au départ. Mon mur chez Mourad n’était plus un simple support inerte, je me suis retrouvé très vite de l’autre côté de ce mur, dans la maison, avec la famille de Mourad. »

ABDELLATIF MOUSTAD (2014)

C215

« Je savais que Djerba était une île pleine de chats, et je suis donc venu avec des pochoirs de chats grandeur nature. Je les ai disséminés dans tout le village. J’en ai également peint un de plus grande taille que les autres. Celui-ci, je l’emmène partout avec moi. C’est un peu ma marque de fabrique. »

C215 (2014)

ROA

« Quel que soit le lieu où je peins, j’essaie toujours d’intégrer les éléments de l’architecture locale dans mon travail. Je dois dire qu’à Djerba, tout particulièrement, j’ai découvert une architecture unique et fascinante. C’était nouveau pour moi, et j’ai vraiment pris plaisir à peindre dans ce cadre. »

ROA (2014)

EL SEED

« Je connaissais Erriadh depuis longtemps. J’avais déjà peint sur l’île de Djerba auparavant, donc l’endroit m’était familier. Dès mon arrivée, la première chose que j’ai faite a été d’aller parler aux habitants. Les anciens se retrouvent tous les matins sur la place. L’approche a été facile. En quelques minutes, chacun s’exprimait sur l’histoire et la richesse culturelle du village et sur la tolérance de ses habitants. Les quatre oeuvres que j’ai pu peindre durant mon séjour à Erriadh se sont inspirées de ces différentes rencontres. »

EL SEED (2022)

MAATOUG Y

« Maatoug est libyen. Il est arrivé de son propre gré dans les derniers jours du projet. Il venait tout spécialement de Libye en voiture malgré une situation politique très compliquée là-bas. Il m’a montré sa pratique: il travaille sur tous les signes berbères, dans une démarche assez communautaire qui m’a semblé très intéressante car on n’entend peu parler des Berbères de Libye. De plus, compte tenu de la présence des Berbères également au Maroc ou en Tunisie, il m’a paru intéressant d’intégrer un travail qui témoigne des racines que nous avons en commun.

Son oeuvre à Djerba est une saturation de signes berbères, que l’on peut comparer, dans l’approche, au travail surla lettre des artistes du graffiti dans tous les autres pays du monde. La particularité de la langue donne ainsi un travail très différent de ce que l’on a l’habitude de voir, tout en participant d’une pratique universelle. Le mur qu’il a peint pour Djerbahood est son premier, sachant qu’il n’exécute d’habitude que des toiles. »

Mehdi Ben Cheikh (2014)

NADHEM & RIM

« Pour le projet, n’étant pas du tout des artistes du street, nous nous sommes dit qu’il serait intéressant d’intégrer la céramique dans un mouvement artistique urbain. Notre contribution à ce projet titanesque qui apporte beaucoup à notre pays nous a permis de belles rencontres. C’est dans cette perspective que nous avons réalisé une fresque semi-figurative qui représente bien les couleurs de l’île. »

NADHEM & RIM (2014)

WISETWO

« Pour Djerbahood, mes compositions ont été complètement improvisées : j’ai travaillé sous un soleil de plomb en essayant de déterminer quelle serait la fresque la mieux à même de se marier au mur, et vice-versa. »

WISETWO (2014)

UNO 370

« En arrivant à Djerba, je n’avais aucune idée de la peinture que j’allais réaliser. Avec un autre artiste, arrivé en même temps que moi, nous avons décidé de nous promener dans le village afin de nous imprégner du lieu. Mehdi Ben Cheikh nous a en- suite montré les différents murs qu’il était possible de peindre. Lorsque j’ai vu ce mur avec ces deux fenêtres en construction, l’idée de ma peinture m’est immédiatement venue: à savoir, ces boules colorées qui sont récurrentes dans mes peintures. Je voulais réaliser une peinture vivante, joyeuse et utiliser des couleurs qui ne soient pas en décalage avec le lieu. »

UNO 370 (2014)

VAJO

« Tout était improvisé, à la dernière minute on m’a donné l’emplacement où j’irais taguer. Étant imprévisible, l’atmosphère était inspirante, c’est comme si ce quartier était un bonhomme pleind’espoir et qui était là juste pour protéger et guider la nouvelle génération, c’était hallucinant. »

VAJO (2014)

WISIGN

« Djerbahood concentre des oeuvres d’artistes internationaux dans le vieux village d’Erriadh. Historiquement connu pour son brassage culturel et religieux, ce village perpétue cette parfaite harmonie entre habitants issus de toutes les cultures et religions. Dans mes oeuvres on distingue subtilement les représentations musulmanes, juives et chrétiennes afin de rappeler l’héritage de ces trois religions qui ont marqué l’île de Djerba et plus généralement la Tunisie. »

WISIGN (2014 – 2022)