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HENDRIK ECEB BEIKIRCH

« Quand on veut faire de l’art dans un espace public, je pense que l’on a deux options: les œuvres clandestines, petites et cachées, ou le monumental. Les rues du village sont assez étroites, et j’adore peindre en grand, à l’extérieur.

Jai eu la chance de découvrir ce mur, un peu à l’écart du village. Comme il faut se tenir un peu loin pour apprécier mes fresques, c’était l’endroit idéal. J’ai essayé de trouver un portrait adapté au site, qui remplirait l’espace. En fait, le trait qu’on distingue en avant du mur, c’est un escalier , depuis le point ou j’ai pris la photo, on ne le voit plus. Si vous faites quelques pas de côté, le changement de perspective fait disparaitre l’illusion. »

HENDRICK ECEB BEIKIRCH (2014)

AZ

« Je tire principalement mon inspiration et mes idées de ma culture arabe, qu’il s’agisse de calligraphie ou de l’architecture islamique de Djerba. J’ai choisi le bleu et le blanc à partir de l’atmosphère du lieu. Ces couleurs m’ont fait explorer plus profondément l’esprit des calligraphitis sur les murs de Djerba. C’est l’une de mes fresques préférées, et cela ne me dérange pas de la regarder chaque jour. »

AZ (2014)

SEAN HART

Dans Le Peintre de la vie moderne, Charles Baudelaire écrivait:

« Pour le parfait flâneur, pour l’observateur passionné, c’est une immense jouissance que d’élire domicile dans le nombre. dans l’ondoyant, dans le mouvement, dans le fugitif et l’infini. Être hors de chez soi et pourtant se sentir partout chez soi; voir le monde, être au centre du monde et rester caché au monde »,

en associant la flânerie à un esprit indépendant, passionné et impartial. »

SEAN HART (2014)

ELLIOT TUPAC

« Quand je peins, j’essaie toujours de conceptualiser mon art avec un élément de la région. Dès mon arrivée, j’ai remarqué que la plupart des maisons étaient peintes en blanc, avec des boiseries bleu
ciel. J’ai donc décidé de mettre de coté mes habituelles couleurs fluorescentes, pour cette fresque. La phrase que j’ai peinte signifie « La vie n’est qu’un souffle». »

ELLIOT TUPAC (2014)

STINKFISH

« Je me base toujours sur des portraits de quidams, d’anonymes dont je prends une photo dans la rue. Cette année, je travaille sur une série de portraits réalisés en Inde. Les fresques que j’ai réalisées à Djerba sont issues de cette série. »

STINKFISH (2014)

ZIED LASRAM

« L’événement Djerbahood m’a permis de partager de beaux moments d’échange, et de vivre-ensemble avec des artistes internationaux. »

ZIED LASRAM (2014 – 2022)

WISSEM

« Je vois dans Djerbahood une concrétisation du pouvoir transformateur de l’art et de l’action culturelle, aussi une démonstration d’un élan participatif sur une oeuvre du coup collective qui vient s’immiscer dans tous les recoins, au sens propre et figuré, et tout ça, ça m’inspire de l’espoir… »

WISSEM (2014 – 2022)

MAZEN

« L’oeuvre que j’ai peinte est un mot arabe, Gaza. C’était un croquis que j’avais fait il y a longtemps. Pendant que nous étions à Djerba, la situation était catastrophique à Gaza, alors je me suis dit que je pourrais laisser quelque chose pour les Gazaouis, ici, en Tunisie. Je ne pouvais pas faire grand-chose, alors j’ai composé cette œuvre pour eux. »

MAZEN (2014)

LAGUNA

« Presque tous mes dessins sont improvisés.

À Djerba, je me suis simplement laissé porter par les textures sur lesquels je travaillais et par les commentaires des habitants. »

LAGUNA (2014)

NESPOON

« D’habitude, je peins seulement en noir et blanc. Pour Djerbahood, j’ai réalisé ma première fresque colorée, spécialement prévue pour ces murs blancs bordés de fleurs dont j’avais vu beaucoup de photos sur internet avant mon arrivée. Malheureusement, tous les murs que je convoitais étaient « réservés » ou « indisponibles ». Ma fresque dans le village est le résultat d’une improvisation, pour laquelle j’ai utilisé de la peinture se mariant aux couleurs locales. J’avais emmené l’une de mes dentelles en céramique, en bleu, afin de la poser sur l’une des portes du village. J’ai choisi celle du coiffeur. C’est quelqu’un d’extrêmement gentil, et je pense qu’il était très content que j’aie jeté mon dévolu sur sa porte. »

NESPOON (2014)

MYNEANDYOURS

« Les berbères sont l’ethnie indigène en Afrique du Nord, et leur costume traditionnel se compose de bijoux finement ciselés, de voiles et de tatouages. Dans un contexte tribal, les tatouages sont
autant de vecteurs d’identité que des ornements.

Ils peuvent se comprendre comme expression du sol, comme signe d’appartenance religieuse ou comme moyen d’atténuer les symptômes de maux spirituels ou physiques. »

MYNEANDYOURS (2014)

SUNRA

« On ne rentre pas dans Djerbahood comme on rentre dans un musée. Il n’y a pas de plan, pas de règles, pas de plaquettes. Il faut prendre le risque de se perdre dans un labyrinthe de ruelles, apprécier le charme des petites places du village et sa typicité. C’est avant tout une expérience authentique, un voyage en terre inconnue façon street art. On ne le vit qu’une fois… Pour cet événement, j’ai souhaité rendre hommage à ces gens de nos régions en dessinant un pays riche et diversifié. »

SUNRA (2014)

PHLEGM

« Phlegm joue avec l’architecture, plaquant et intégrant son propre univers dans les lieux qu’il visite. Il travaille sur le concept de « l’étirement » : des personnages, des éléments, etc. Il intervient directement à la bombe sur les murs, avec une science et une appréhension de l’espace qui rendent très crédibles les scènes qu’il imagine, permettant au spectateur de « rentrer » très facilement dans son monde. Ainsi, les fenêtres qu’il a dessinées à Djerba auraient pu avoir toujours été là. »

Mehdi Ben Cheikh (2014)

INKMAN

« Tout tourne autour de la beauté des calligrafitis, de l’inspiration que l’on puise dans l’âme du village, du bruit, des couleurs et de l’architecture. Mes pinceaux et ma peinture me permettent de dessiner les paroles et les rêves interdits qui peuplent mon esprit »

INKMAN (2014)

MONICA CANILAO

« Je suis partie de Californie pour ce projet un jour après avoir été invitée, afin de pouvoir faire coïncider mon intervention avec celle de mon amie graffeuse Swoon, avec qui je collabore souvent. J’ai réalisé deux grandes fresques avec elle, en peignant et en travaillant à l’intérieur de ses collages..

J’ai également fait quelques peintures et installations en solo. Nous avons choisi une palette de couleurs adaptée à l’esthétique du village et au paysage… Des bleus vifs correspondant aux portes et aux auvents de chaque maison, des teintes terreuses et de l’ocre jaune, couleurs du sable ou des épices du marché. Ou encore le magenta clair des fleurs de bougainvillier, qui dépassent de tous les toits du village. J’ai récupéré des papiers et des napperons en dentelle, et j’aicousu ensemble des sachets de thé que j’ai utilisés en les collant sur les fresques. J’ai acheté des sets de table, des chemises et une nappe en plastique dentelée afin d’en faire des pochoirs. Dans The Hood, j’ai peint une femme enveloppée dans une robe éclatante.

Sinon j’ai fait deux installations dans un groupe de bâtiments abandonnés, peu visibles car un peu à l’écart de la rue… Tout était improvisé. J’ai vraiment apprécié de travailler dans les bâtiments cachés, car j’ai pu créer mon univers sans être distraite. J’ai aussi aimé travailler dans la rue, pour les interactions avec les villageois. »

MONICA CANILAO (2014)

REA

« Je n’avais rien défini, ne sachant pas exactement sur quelle surface j’allais peindre. Alors comme souvent, j’ai peint en freestyle en respectant l’harmonie des couleurs du village et l’espace que j’avais à exploiter »

REA (2014)

KOOL KOOR

« Les deux fresques que jai créées à Djerba étaient conçues spécialement pour leur environnement. Avant de commencer à peindre le premier mur à côté de l’abattoir, j’ai parlé à plusieurs villageois pour savoir ce qu’ils aimaient ou pas. C’était important pour mo1. Je ne pouvais pas simplement commencer à travailler sans obtenir d’abord des informations. Il en est ressorti le choix de peindre en BLEU, BLANC et NOIR.

Ma première pensée, ça a été: de l’eau!

Je voulais que ma fresque représente les vagues et tous les minéraux quelles emportent. Pour mon deuxième mur, celui d’une école à l’extérieur du centre de la ville, jai décidé d’utiliser une palette de tons plus terreux, surtout parce que je me suis inspiré du sable et de la végétation des alentours. Quand je suis venu voir le mur, tôt le matin, jai commencé une quête du minuscule. J’ai passé beaucoup de temps à observer de près les petits insectes qui montaient et descendaient du mur, et jai été ébahi de constater à quel point leurs routines quotidiennes étaient ordonnées. Pour éviter de les déranger, j’ai peint les mouvements de mon labyrinthe en préservant leurs itinéraires. »

KOOL KOOR (2014)

PUM PUM

« J’ai réalisé deux fresques pour Djerbahood; la première est située sur un mur de l’école du village. J’ai pris plaisir à la réaliser, j’étais vraiment contente de peindre une école, pour des enfants. J’ai été
très inspirée par le lieu, les gens, les couleurs, le calme et la beauté. L’autre composition, c’était une collaboration avec Seth; j’ai également eu beaucoup de satisfaction à la réaliser. J’adore ce qu’il fait, et il a été très amusant de travailler ensemble sur le mur, de réfléchir pour trouver un concept. Nous avons cherché un mur ensemble. Quand nous l’avons trouvé, nous avons élaboré une idée, puis nous avons commencé à peindre. »

PUM PUM (2014)

NINA

« Je n’avais rien prévu pour ce projet et j’ai trouvé l’emplacement pour mon scorpion au hasard »

NINA (2014)

BOM.K

« Vivre l’expérience Djerbahood a représenté pour moi un enrichissement à la fois culturel et social. En tant qu’artiste vivant au quotidien en France, dans une société un peu déboussolée, ce voyage m’a ramené les pieds sur terre et m’a conforté, m’a rassuré sur le fait qu’il existe des lieux, des villes, des villages où le respect, l’échange restent de vrais valeurs. »

BOM.K (2014)