HERBERT BAGLIONE
« Je crois qu’il suffit de dire que Djerba a changé ma vie »
HERBERT BAGLIONE (2014)
« Je crois qu’il suffit de dire que Djerba a changé ma vie »
HERBERT BAGLIONE (2014)
« Il était très intéressant de comprendre les manières dont les Tunisiens lisent mon oeuvre, ainsi que le sens donné à ses différentes parties. Les enfants ont été un élément important du projet : quand on peint dans une grande ville, on ne les voit pas souvent jouer dans la rue. »
PANTONIO (2014)
« Dans cette fresque, j’aborde beaucoup de thèmes: l’exploration de couches de réalité mystiques et cachées, des visions de créatures imaginaires, le souvenir des contes de fées. Lorsque nous voyageons dans des pays inconnus, nous découvrons de nouvelles cultures, de nouvelles manières de penser et d’être. Nous accédons à une nouvelle vision du monde et de nous-mêmes. J’ai mélangé les sphères de l’irréel et de l’inconnu avec celles du connu, des Comportements appris et acceptés, issus de notre éducation culturelle. l faut détruire nos jugements préconçus et nous débarrasser des dogmes. Il faut accueillir le merveilleux, ainsi que la possibilité que des choses existent en dehors de notre champ de perception limité. »
FAITH47 (2014)
« Après être allé repérer le mur et avoir marché dans le village j’ai arrêté mon concept final. Il s’agissait de représenter quatre cultures ayant conquis la région de l’actuelle Tunisie, et de ne travailler qu’avec des matériaux locaux présents autour du mur, Comme des briques ou de l’essence de mobylette. J’ai mélangé ces ingrédients pour créer une fresque éphémère; je nous voyais nous, artistes étrangers, comme de nouveaux conquérants ou envahisseurs de l’île de Djerba. »
JAZ (2014)
« J’ai créé la composition bleue et blanche spécialement pour Djerba ; pour une raison que j’ignore, je n’ai pas eu envie de peindre l’une de mes créatures colorées, même si j’ai quand même fini par le faire… Cette fresque bleue et blanche était improvisée, inspirée des portes qui ont très vite attiré mon attention. »
CURIOT (2014)
« Personnellement, j’ai voulu disséminer des animaux furtifs ou curieux, essayant de rendre leur présence discrète et naturelle. »
MOSKO (2014)
« Nous avons choisi le lion car les armoiries officielles de la Tunisie incluent un lion rampant, symbole d’ordre. Nous avons décidé de peindre trois lions, accompagnés de la devise du pays: (« Liberté, ordre, justice »). Comme toujours dans notre travail, nous avons tout préparé en amont. »
ORTICANOODLES (2014)
« J’ai été très heureux d’être invité à la seconde session de Djerbahood qui m’a permis de mettre en avant un projet qui me tient à coeur, Soulution. Un des défis qui nous attendent, qui nous demandera de faire preuve de coopération, d’entraide et de bienveillance, est le changement climatique. Dans cette fresque, j’ai associé des animaux présents sur l’île de Djerba avec un enfant qui symbolise l’espoir de faire changer les mentalités de ses parents et de nos gouvernants. L’écologie est une occasion unique qui nous est offerte de réinventer notre rapport à l’autre, qu’il soit Humain, Animal ou Végétal. Un nouveau monde qui respecte et protège toutes formes de vie, qui cultive l’empathie et récompense la vertu. J’en ai également profité pour peindre un gouvernant qui a changé la face du monde par ses combats et son abnégation : Nelson, Mandela dont la citation me paraissait fort à propos dans notre monde actuel. « En faisant scintiller notre lumière, nous offrons aux autres la possibilité d’en faire autant. »
DAN23 (2014 – 2022)
« Dans ce village, il n’y a pas de mur haut, ce qui est très agréable d’ailleurs et, comme j’aime bien peindre en grand, j’ai travaillé sur un personnage allongé. Pour cela, sur la place d’un marché qui a lieu le weekend, j’ai trouvé un mur , un grand mur de 15 mètres sur 3 avec beaucoup de recul, ce qui n’est pas très fréquent dans ce petit village aux ruelles étroites. En plus le fait que ce soit un marché, donc un lieu de passage et de vie, m’intéressait.
Au-delà du fait que l’on était à Djerba dans un endroit magnifique, c’est l’ambiance générale , et les rencontres que je retiendrai. Tous les midis et tous les soirs, on se retrouvait pour manger dans le Riad du staff, on se racontait nos journées, nos anecdotes. Un soir, vers 20 heures, alors qu’il commençait à faire et que nous étions en train de ranger nos bombes avec Dome, deux hommes qui habitent en face sont venus nous proposer à manger. Nous nous sommes retrouvés tous les deux assis à une table devant nos murs à déguster un excellent couscous, des mini-pizzas faites maison ainsi qu’à boire une bonne citronnade glacée. C’était parfait.
Des petits jeunes du village venaient me voir pour que j’embellisse leur scooter. J’avais moi aussi une mobylette que je repeignais régulièrement à la bombe, ça m’a rappelé des souvenirs. Il fallait voir leur têtes, ils étaient très content du résultat.
La seule contrainte pour peindre-si on peut parler de contrainte!- c’était d’éviter le soleil. Je peignais de 5 heures du matin jusqu’à 10-11 heures puis de 17 heure à 20 heure. Au moins, ça nous permettait de visiter un peu pendant la journée. »
AMOSE (2014)
« Mon travail n’était pas particulièrement conçu pour la Tunisie. Sans être moi-même religieux, je respecte la religion et je m’intéresse aux sujets de la Bible et du Coran. Sur mon mur, j’ai peint Adam et Ève, dont l’histoire est racontée par la Torah, la Bible et le Coran. Le thème, c’est la tentation des biens matériels (la pomme). Les instruments de musique représentent des choses essentiels pour moi: les SENTIMENTS, les RELATIONS et la BIENVEILLANCE. Rien n’est plus important que la relation à autrui, peu importe ce qu’il possède. L’histoire de la Tunisie nous parle de la tolérance que ses habitants ont toujours eu à l’égard des autres religions, ce qui me donne à penser que mes fresques sont très adaptés à un pays musulman. »
DOME (2014)
« Les mobylettes Motobécane étaient partout, et j’ai eu un coup de foudre pour ces machines. C’était vraiment super de pouvoir en peindre une sur un atelier de réparation de vélos. Le mur avec la femme tunisienne était particulièrement sympa, parce que, sans le savoir, je peignais sur un atelier de couture. Quand je l’ai appris, j’ai changé certains habits de mon esquiss pour les remplacer par ceux qui étaient à l’intérieur, pour que ma fresque soit plus en harmonie avec le lieu. La marchande était heureuse (c’est la plus belle des récompenses); elle et so mari étaient adorables, ils m’amenaient des boissons fraîches Les interventions que j’ai faites sur les murs « principaux » et celles, plus petites, dans The Hood et ailleurs étaient totalement improvisées, inspirées par l’environnement et l’ambiance. À mon arrivée à Djerba, j’étais comme une feuille de papier vierge, j’ignorais ce que j’allais faire ou ce à quoi je pouvais m’attendre. L’île m’a offert plus que je ne lui ai donné. C’était magique! »
MALAKKAI (2014)
« Cette fresque est un hommage à la force des femmes à leur capacité à tenir la barre même quant tout s’écroule »
EVOCA1 (2014)
« J’ai attendu d’être sur place et de m’imprégner des ambiances du lieu, de découvrir et sentir les vibrations de ce village insulaire. Une fois le support choisi, j’ai tracé ma composition globale en rapport avec les perspectives et les éléments spécifique des murs. Pour les gammes de couleurs, j’ai puisé dans les codes couleurs locaux en restant dans des camaïeux de bleus et des gammes minérales.
J’ai introduit pour les deux principales réalisations (Dar Bibine, Dar Azza) la technique que j’ai appelée «palimpseste » (« gratter de nouveau », en grec ancien), terme utilisé essentiellement en archéologie, afin de faire participer le public/habitants en les invitant à révéler par frottement des textes cachés. Le spectateur devient acteur et participe à l’oeuvre qui évolue, laisse apparaître des signes calligraphiés cachés/oubliés… Je me suis appuyé sur la tradition proverbiale arabe en calligraphiant la sagesse suivante: «La rencontre des gens est un trésor». »
ZEPHA (2014)
« Mon travail traite de l’expression des couleurs, des formes et des mouvements, avec un symbolisme sans frontières… J’ai pu rencontrer quelques habitants de Djerba, et c’est à partir de ces expériences que j’ai créé ma fresque. »
TWOONE (2014)
« Pour le projet de Djerba, je n’ai pas Conçu d’oeuvre avant d’arriver sur place mais j’avais quelques idées en tête. J’attendais d’être sur place pour voir le mur et produire quelque chose en fonction. Jaime m’adapter à la ville, au pays ou je suis et, si possible, trouver une image en lien avec la ville ou la population. J’ai consacré quelques jours avant de commencer mon mur à explorer l’île et j’ai été amené à visiter une prison pour et un château en ruine, le château d’Ayed. J’ai pris beaucoup de photos de cette ruine et j’ai ensuite commencé à esquisser quelque chose sur un carnet.
Je ne voulais pas imprimer une image pour la coller comme je fais souvent, je voulais peindre tout à la main. J’ai donc utilisé une de mes photos comme base de l’œuvre en la projetant à l’aide d’un vidéo projecteur et en la peignant entièrement à la bombe. J’ai choisi une image forte avec des piliers et une arche, je l’ai transformée comme une porte d’entrée dans la ville, conservant le lien avec l’ancienne architecture traditionnelle qui est celle de ce château (c’est également en lien avec mon travail sur les friches, les ruines, le questionnement sur la construction et déconstruction et l’évolution des villes aujourd’hui).
J’ai choisi un mur blanc d’assez grand format et j’ai commencé par lui donner un aspect usé avec de la peinture ocre puis jai ajouté de multiples éléments en lien avec l’architecture de la ville d’Erriadh et bien sûr une lettre bleue pour l’occasion (les portes des maisons étant toutes bleues ici). »
KATRE (2014)
« Dans cette petite rue recouverte de sable, le soleil avait enfin décidé de se cacher derrière les murs. « Bonjour ! » dit une femme derrière moi. Je venais juste de finir de peindre avec des couleurs vives des motifs arabes sur le fond de mon oeuvre, j’avais entre les mains le gros pochoir du flamant rose que j’avais découpé la veille à la villa en compagnie des autres artistes et de l’équipe de Djerbahood (oui, ça fait un peu love story). Je me retourne. La dame qui venait de sortir de chez elle, un plateau plein de mezzé tendu vers moi, me demande si je peux faire un dessin sur son mur… »
STEW (2014)
« Pour le projet Djerbahood, j’ai réalisé deux installations, The Hood et Mémoire.
The Hood est une enseigne de 6 mètres par 8 utilisant la typographie d’Hollywood: elle trône sur le toit de l’ancien abattoir du village et rappelle à chacun que nos racines ne sont pas cloisonnées à nos origines mais bien plus malléables, perméables à la culture de l’autre en fonction de nos expériences, de nos voyages. C’est cette installation qui a par la suite fédéré les artistes et a donné, en partie, son nom au projet de Mehdi Ben Cheikh : « Djerbahood ».
Pour Mémoire, un miroir a été installé sur le toit d’une villa et son reflet inscrit à une heure définie (16 heures) le mot MÉMOIRE en arabe sur un autre mur situé en face. Le mot disparaît avec le coucher du soleil. L’intention était de confronter chacun à sa propre mémoire, à la disparition du souvenir. »
RODOLPHE CINTORINO (2014)
« La plupart de mes fresques, qu’elles soient exposées en galerie ou sur des murs, ont beaucoup en commun avec le mouvement,l’« action painting » et le fl ux. Dans un projet comme Djerbahood, un projet d’« acupuncture urbaine », spécifique au site, tout était fondé sur les séries de paysages émotionnels sur lesquelles j’ai récemment travaillé. J’ai bien sûr adapté tout cela à cet espace, cet environnement et ces bâtiments en particulier. J’ai utilisé l’idée de l’opposition entre l’eau et l’énergie calorique très présente sur l’île, et j’ai intégré l’architecture locale typique. »
ARRAIANO (2014)
« Avant d’arriver à Erriadh, j’avais déjà fait beaucoup de recherches sur l’histoire de l’art locale, et j’avais trouvé des tas de dessins et de motifs très intéressants, chacun doté d’une richesse culturelle propre. À partir de cela et des sentiments que m’inspirait le village, j’ai essayé de créer deux compositions ayant le plus de résonance possible avec la mentalité locale. Chaque jour, dans le monde entier, de nombreux murs sont peints sans aucun égard pour le contexte local. À Erriadh, les organisateurs ont fortement insisté là-dessus lors de la présentation du projet : c’était un lieu où nous ne passerions qu’une semaine, mais nos fresques devaient y rester bien plus longtemps. Il était fondamental de peindre pour les villageois, de laisser des oeuvres dont ils se sentiraient proches, des œuvres respectueuses des différents aspects des cultures déjà présentes sur place. »
MARIO BELEM (2014)
« C’est pour moi un plaisir de revenir à Djerba, et le retour dans ce merveilleux endroit blanc et bleu était d’autant plus agréable que, cette fois, nous avons réalisé des installations de carreaux de céramique aux côtés des artisans et maîtres locaux. La céramique tunisienne est une merveilleuse et riche source d’inspiration et je suis ravi d’avoir pu revisiter certaines des inspirations de motifs de 2014 et aussi créer de nouveaux motifs. »
ADD FUEL (2014 – 2022)