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SHEPARD FAIREY

« Mon ami Mehdi Ben Cheikh, directeur de la Galerie Itinerrance, amène l’art et les artistes sur l’île tunisienne de Djerba depuis près de dix ans. Le projet Djerbahood est devenu un phénomène du street art : il inclut des oeuvres incroyables de certains de mes artistes préférés comme Add Fuel, Swoon, Alexis Diaz, C215, El Seed, Logan Hicks, Space Invader, Faith 47 et Monica Canilao. J’ai toujours voulu prendre part au projet Djerbahood, mais sur le plan temps ça n’a jamais marché. Pendant la pandémie de Covid, Mehdi a eu la bonne idée d’installer certaines de mes oeuvres d’art sérigraphiées sur des carreaux de grès cuits à plus de 1 000 degrés pour garantir leur durabilité. Le résultat est d’une beauté stupéfiante et durera très longtemps. Je suis honoré que mon art fasse durablement partie de la communauté. »

SHEPARD FAIREY (2022)

TAOUFIK KERKENI

« Ce qui m’a plus inspiré à Djerbahood, c’est la douceur de la vie quotidienne dans les rues. Je me suis surtout senti bercé par la convivialité et la sérénité qu’on ressent entre les habitants des différentes confessions, qui font le tour des marchés et des petits négoces dans les ruelles et les quartiers de l’île. J’ai ainsi passé quelques jours à observer cette ambiance en dessinant des scènes quotidiennes, tout en m’inspirant de l’architecture, des souks et surtout de tous les gens sympathiques que je croisais sur mon chemin. Enfin, à Djerba, tout est typique ! »

TAOUFIK KERKENI (2022)

LEYLA

« Djerbahood est d’abord ma première expérience dans le domaine du street art. Pour moi, c’est l’endroit où l’art est en harmonie avec la population locale. C’est aussi la tolérance et l’ouverture d’esprit. »

ABDELAKEBIR LEYLA (nommé Leyla sur le site) (2022)

BECHIR BOUSSANDEL

« Ce qui me revient en mémoire à propos de Djerbahood, ce sont deux lieux qui me sont familiers. Le premier est le village de mes parents au nord de la Tunisie où dans mon enfance je séjournais l’été : il se dégage du village d’Erriadh la même quiétude. Le deuxième est l’atelier, où les notions d’espace et de temps disparaissent pour laisser place à la création. Ces deux lieux pour moi s’entremêlent, peut-être  aussi parce que les villageois y deviennent amateurs d’art et les chercheurs d’images deviennent le temps d’un instant des villageois. »

BECHIR BOUSSANDEL (2022)

AKACHA

« Quand j’ai imaginé les oeuvres que j’ai réalisées dans cette galerie à ciel ouvert, j’ai d’abord pensé à l’environnement où elles seraient intégrées…à Djerba. Djerba, pour moi, c’est avant tout la mer avec ses gradations extraordinaires de bleu et de vert…. C’est la bonne cuisine, le couscous bien piquant de nos grands-mères et les bricks de Houmt Souk. Djerba est également pour moi le symbole de la tolérance pa excellence où les religions s’accordent sans laisser place aux différences identitaires. J’ai raconté les atouts de Djerba sur un support authentique qui fait partie intégrante du paysage des villages djerbiens: la jarre. »

AKACHA (2022)

MOHAMED BEN DHIA

« Le village qui a été transformé en musée à ciel ouvert. » C’est dur à croire, et quand on le voit c’est surréel, mais ça a été fait. Grâce à l’effort de l’équipe de Djerbahood et à la bonté et à l’indulgence des villageois. Les oeuvres murales sont éphémères, mais ce qui vit et dure, c’est l’impact de ces oeuvres sur la vie de ces gens-là, et pour moi comme pour d’autres, Erriadh, c’est un exemple vivant Ce projet a réussi à créer tout un mouvement culturel dans les ruelles de la Hara-Sghira et les a transformées non seulement en musée mais en destination pour les artistes et les amateurs du street art du monde entier. »

MOHAMED BEN DHIA (2022)

AHLEM MAHJOUB

« Surprendre les regards et les esprits des habitants de Djerba et leur apporter de la joie étaient parmi les objectifs de mon oeuvre. En choisissant cette petite ruelle arborée de bougainvilliers pour y intégrer mes photo-peintures, j’ai voulu donner à voir et à écouter un langage qui reflète au plus près mes aspirations, tout en conservant une grammaire qui le rend accessible à tout être humain, quels que soient son histoire, son milieu et ses conditions de vie.

À Djerba, ce petit bout de terre chargé d’histoire et lieu de grand échange, j’ai eu la chance de m’exprimer, de communiquer et d’offrir : offrir de la joie et de la bonne humeur pour des insulaires chaleureux et très accueillants. Mon oeuvre, Offrande, qui célèbre l’amitié, la fraternité et la paix, s’inscrit dans cette ambiance débordante d’ouverture et de générosité. »

AHLEM MAHJOUB (2022)

SAFTOVSK

« À peine installé à Djerbahood pour faire mon premier repérage, j’ai eu l’occasion d’admirer un phénomène très particulier qui, en excitant ma perception lors de mes va-et-vient dans les ruelles étroites de la Hara-Sghira, m’a procuré beaucoup d’émotion et d’admiration pour ce quartier mythique. La remarquable gentillesse des habitants, avec leurs magnifiques costumes traditionnels, l’architecture orientaliste des maisons remarquables par leurs vieux murs crépis, et leurs portes mauresques, les petites boutiques et les bougainvilliers multicolores, tout donne l’impression qu’on est dans un décor des Mille et Une Nuits. C’est tout simplement dans cette incroyable ambiance que j’ai trouvé ma source d’inspiration pour réaliser des scènes à la fois intimistes et oniriques de la vie quotidienne à Djerba. »

SAFTOVSK (2022)

RIM BEN CHEIKH

« Djerbahood est pour moi un projet inédit regroupant des artistes talentueux qui ont essayé de faire en sorte que les habitants regardent autrement leur cité, regardent autrement leur quotidien, les poussent à réfléchir autour de plusieurs concepts humains, philosophiques, esthétiques, politiques…

Djerbahood m’inspire l’esprit de partage, d’union, de voyage au-delà des sentiers battus vers un monde meilleur où la notion d’éphémère est symbole de changement vers le dépassement de soi… »

RIM BEN CHEIKH (2022)

ROOTACK

« Au détour d’une ruelle, cette spirale rappelle les fenêtres du village. J’ai utilisé une technique d’ébénisterie, plus précisément de la marqueterie, sur des plaques de métal. Il s’agit de la même forme découpée six fois puis inscrite dans un hexagone de manière à former une spirale.

Djerbahood est, pour moi, comme une bulle positive au milieu de nulle part. L’île de Djerba a une énergie particulière et a la capacité de t’arracher aux difficultés du monde réel. Ce qui m’a inspiré l’idée de cette spirale colorée. Ça fait dix ans que j’entends parler de Djerbahood et que je suis le projet. C’est un projet courageux et audacieux dans un contexte parfois complexe et qui connaît, depuis le départ, un énorme succès. J’ai été ravi de contribuer à cette édition. L’expérience sur place est unique : la rencontre avec les enfants du village qui grandissent avec le projet et qui connaissent par coeur les oeuvres, devenant ainsi les meilleurs guides de Djerbahood, mais aussi le cadre de vie dans le village qui est une inspiration précieuse. »

ROOTACK (2022)

STOM500

« Djerbahood était une expérience très inspirante et chaleureuse, remplie de belles rencontres entre les habitants et les artistes présents sur le festival. Le temps semble s’être arrêté dans cet endroit calme et paisible qui laisse place à la création et un retour à des choses simples et essentielles. »

STOM500 (2022)

ROUGE HARTLEY

« Pendant la semaine que j’ai passée à Erriadh, je n’ai pas tant pensé que goûté à la possibilité d’une altérité radicale de l’ordinaire. Il y a d’autres vies que les nôtres, et la diversité des quotidiens, des rêves, des aspirations reste une magnifique énigme pour moi. Non moins fascinants sont les endroits où ces quotidiens se superposent, car partout on mange, on lave le linge, on s’occupe des enfants, on tombe amoureux, on est secoué de liberté, on fait bande, on pense à la mort, à l’autre, on philosophe. De la qualité de gestes simples dépend la qualité d’une vie ; ici il semble que les gens le savent, chaque objet, chaque alcôve, chaque assiette, porte la marque du soin.

J’ai écouté des vies silencieuses et cet arpège des voix qu’on ne comprend pas. Je me suis lovée dans une langue que je rêve d’apprendre, dans la ouate tendre et sensible d’un ailleurs. Je me souviens d’une rumeur douce drapée de poussière et de sables, de la précision calme de gestes plus anciens que les nôtres. J’en suis rentrée sereine, avec un printemps à promener sur nos murs d’hiver. »

ROUGE HARTLEY (2022)

RETROGRAFFITISM

« Avant de poser le pied à Djerba, j’avais une vision assez arrêtée de ce que j’allais faire ; je voulais que ma peinture se fonde dans le décor, j’avais des envies de poterie, d’artisanat traditionnel, de bleu et blanc. Un truc un peu carte postale mais qui aurait jauni avec le temps.

Une fois là-bas, je me suis laissé porter par l’atmosphère unique que le lieu dégage. Un mix de tradition et d’énergie brute. J’avais l’impression d’être hors du temps et de perdre mes repères, c’est idéal pour créer. Les rencontres, la lumière, les odeurs, tout cela a laissé une trace sur mon travail car si ma maquette a peu évolué de sa conception à sa réalisation, elle est imprégnée du lieu. J’aurais fait la même peinture ailleurs dans le monde, elle n’aurait jamais eu le même rendu.

Difficile de trouver un équivalent à Djerbahood car cette inspiration-là, cette déconnexion-là, on ne la trouve pas partout. »

RETROGRAFFITISM (2022)

FERNAND KAYSER

« Pour la deuxième édition de Djerbahood, j’ai accompagné Yrak afin de l’aider à réaliser ses différentes fresques. Nous avions comme guide Farhat qui nous a fait découvrir la vie djerbienne dans toute sa splendeur. C’était très inspirant pour mon travail de découvrir ce nouvel environnement. J’ai pu étoffer mon univers avec de nombreux nouveaux objets tels que les jarres, les piments, l’architecture djerbienne, etc. J’ai pu laisser une trace dans Erriadh avec une oeuvre que j’ai titrée Haar !, petit aperçu de mon travail version « piquant ! ». C’était une aventure enrichissante et je tiens à remercier Sami, Farhat et toute l’organisation de Djerbahood. »

FERNAND KAYSER (2022)

SPRAYING BRICKS

« La fresque s’inspire de l’histoire d’Ulysse racontée par Homère. Selon la légende, Djerba était l’île des mangeurs de lotus où Ulysse s’échoua lors de son périple en Méditerranée. La couleur bleue est synonyme de la région et représente la mer et le ciel comme un tout. »

SPRAYING BRICKS (2022)

TEUTHIS

« Au-delà d’une expérience humaine et culturelle riche, le projet Djerbahood m’a permis d’accéder à une atmosphère aux antipodes de mes lieux habituels de création. Une biodiversité aquatique singulière, une architecture liée à la terre, des habitants ancrés dans les traditions locales, des street-artistes en grande liberté… Tous ces éléments contrastés, combinés en un site unique, ne peuvent que stimuler les esprits du lieu. »

TEUTHIS (2022)

STOULPEINTRE

« À Djerbahood, j’ai d’abord parcouru le village, discuté avec les habitants, observé l’architecture et la végétation. Ce sont les vues depuis les toits de jour et de nuit qui m’ont inspirée pour ma longue fresque panoramique : c’est une traduction picturale imaginée du contexte, une vision très personnelle des lignes et des couleurs, un mélange de réel et d’utopie. »

STOUL (2022)

ADEY

« Djerbahood fut entre autres l’occasion pour moi de savourer des denrées succulentes comme par exemple ma première grenade ! Ce sont toutes les variétés de fruits locaux qui m’ont inspiré un Festin des lapins, heureux de leur petit voyage et pressés d’en profiter allègrement ! »

ADEY (2022)

TAREK BENAOUM

« Djerbahood a représenté pour moi un heureux hasard car j’ai revu Mehdi Ben Cheik à Marseille et il m’a alors proposé de participer à cette deuxième édition, ce qui m’a ravi et touché. L’aventure Djerbahood est avant tout une aventure humaine, faite de rencontres avec les habitants d’Erriadh, avec les autres artistes mais aussi avec l’équipe coordinatrice du projet. Vient ensuite le choix du mur et du projet artistique qui se fait sur place… Pas évident en si peu de temps mais finalement, après deux jarres, un tondo et une fresque de 25 mètres de long peints en une semaine, des repas typiques tunisiens préparés tous les jours par des femmes du village, l’âme et le corps sont en paix. »

TAREK BENAOUM (2022)

MANOLO MESA

« L’île de Djerba s’est révélée être un mélange de couleurs, de cultures et de civilisations qui ont imprégné le contexte de la fresque de bleu et de terre. Les montagnes de cruches empilées à Djerba. Parfois, je pense à ces récipients et je vois une composition musicale ; on peut entendre leur écho et, à l’intérieur, ils contiennent des formes et des mots…

Ces pièces proviennent des potiers autochtones de Guellala, où ils conservent encore leurs fours à feu ancestraux, leur argile locale et leurs meules à olives. Les Amazighs de la région ont hérité de ce savoir ancestral, comme de leur propre poterie. »

MANOLO MESA (2022)