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TAHAR MGADMINI

« Dans ce travail, il est question de temps. Ces figures en errance, ces silhouettes dans leur course, comme balayées par le vent, s’inscrivent dans l’éphémère. Ce travail, je l’ai commencé à minuit et l’ai terminé à 3 heures du matin un soir où les rues étaient désertes. furtif et anonyme, réalisé à la sauvette, il est pour moi l’essence même du street art. »

TAHAR MGADMINI (2014)

YAZAN HALWANI

« Toutes mes oeuvres étaient adaptées à l’environnement de Djerba : les couleurs, les motifs et l’influence du village d’Erriadh ont immédiatement pénétré mon travail : la kham aussi appelée main de Fatima, Mahmoud Darwish, qui est aimé des Tunisiens, etc.Bien sûr, j’avais préparé une partie du projet à l’avance mais il y a également eu une grande part d’improvisation. »

YAZAN HALWANI (2014)

3ZS

« Pour Djerbahood, j’ai réalisé deux fresques, toutes deux en calligraphie arabe. Sur la première, on peut lire, c’est-à-dire « liberté »… C’était le jour de la victoire de Gaza. Sur la deuxième, on peut lire, Djerba, le nom de l’île. J’ai peint en utilisant la graphie arabe, car elle reflète ma culture d’origine. »

3ZS (2014)

AYA TAREK

« Cette ile tunisienne qui a hébergé le projet Djerbahood m’a aussi largement influencée. J’ai côtoyée des artistes extraordinaires venus des quatre coins du monde, des gens que j’admire beaucoup, en même temps en tant qu’égyptienne, j’ai pu facilement tisser des liens avec la population, et je me suis sentie chez moi. Je n’ai fait aucun effort particulier pour m’intégrer mais les habitants de Djerba m’ont traité comme l’une des leurs. De ce fait, je ne suis pas partie sur une thématique orientaliste dans mon travail et le ‘concept’ de ma fresque est devenu moins important pour moi. J’ai pu me consacrer davantage à l’adaptation de mes techniques et à l’environnement lui-même. »

AYA TAREK (2014)

HYURO

« Pour mon intervention, j’ai choisi de peindre une séquence représentant une femme en train de se draper dans un costume traditionnel de Djerba. » HYURO (2014)

FINTAN MAGEE

« Pour un projet comme Djerbahood. je trouvais qu’il était important d’improviser. La plupart de mes fresques sont une réaction directe à l’espace et à l’environnement. Comme Dịerba est un lieu vraiment unique, je voulais men imprégner avant de décider de ce que j’allais peindre. »

FINTAN MAGEE (2014)

NEBAY

« Comment faire accepter à sa famille que l’on part à Djerba pour travailler et que ce ne sont pas des vacances!!!

Ah ah ah. Déjà il y avait une arnaque !!!!

Décollage d’Orly à 6 h 30, arrivée à Djerba trois heures plus tard. Bouffée d’air brûlante à la descente de l’avion, Lucas est là pour me ramener à Erriadh. À peine arrivé, je pars explorer le village pour sentir et apprécier ce lieu, j’avance et m’y perds avec plaisir, découvrant les dessins et les couleurs de mes prédécesseurs.

Sur ces murs blancs, chaque couleur ressort intensément, parfois l’étroitesse des ruelles nous les présente telles des pépites.

Les lieux insolites se multiplient, le labyrinthe ne cesse de s’agrandir, les portes s’ouvrent et pourtant les « quarante graffeurs ne sont pas là ».

Ce lieu est magique, la chaleur est intense et cette balade me révèle l’âme du projet. Mon emplacement est choisi, à côté de la place du marché, un petit mur haut de 1,50 sur 15 mètres de long. Je vais y faire une saturation de tags très colorée dont la structuration va se mettre en place selon l’humeur ambiante, les rencontres et les découvertes des derniers trésors cachés du stock de peintures. Le mur va progresser, s’intensifier et se densifier.

Les tags vont même descendre sur le sol pour donner des racines au mur et l’encrer, l’ancrer à la terre. L’espace au sol agrandit mon champ de création et rappelle mon travail parisien et celui effectué à la tour 13. Cette fois-ci j’ai voulu que le spectateur puisse être dans l’oeuvre pour la regarder !!! »

NEBAY (2014)

NILKO

« C’était mon deuxième pèlerinage artistique dans le village djerbien d’Erriadh, toujours aussi enchanteur, parsemé de fleurs et de sourires, aux habitants accueillants. La plupart des oeuvres murales de 2014 se sont patinées avec le temps, rongées par le vent et le sable. Un peu passées, leurs couleurs gardent une fraîcheur et égaient les ruelles et placettes du village…

L’une d’elles a disparu et elle plaisait beaucoup aux Tunisiens, la vieille 404 bâchée, j’ai donc décidé de lui redonner vie sur un pignon de rue au travers d’une anamorphose naturelle en utilisant la profondeur et l’architecture de la rue. Ce mur, c’est celui de la maison « d’un grand pêcheur », m’a-t-on dit,. J’ai donc poursuivi le décor de gauche sur le reste de la bâtisse, en le mélangeant à un décor fantasmé, qui nous transporte à travers Djerba jusqu’à Sidi Jmour pour attendre le coucher du soleil… les pieds dans l’eau… »

NILKO (2014 – 2022)

SETH

« La découverte de l’environnement dans lequel je peins fait partie de mon processus créatif. L’adaptation à la culture locale et au support m’est essentielle. Je n’avais donc rien préparé en avance avant d’arriver à Djerba. La familiarisation avec le lieu est importante avant de commencer à peindre. Je ne me suis pas approprié le lieu, j’ai essayé de m’y fondre. J’y ai peint une femme protégeant une maison traditionnelle, un hommage à ces femmes que je croisais sans cesse dans la rue, des enfants utilisant leur imagination, et une collaboration avec Pum Pum de Buenos Aires, sur le thème de la liberté que nous donne le rêve. »

SETH (2014)

JACE

« J’ai essayé d’anticiper mon arrivée à Djerba en réfléchissant à des mises en situation, j’en ai peint trois ou quatre puis je me suis laissé porter par l’ambiance sur place et j’ai trouvé des spots qui m’ont inspiré de nouvelles idées. »

JACE (2014)

ETHOS

« Mon carnet est plein de dessins, qui attendent tous impatiemment le bon endroit et la surface idéale. Dès mon arrivée à Djerba. jai vécu quelque chose de complètement différent de ce que j’imaginais. En fait, je n’imaginas pas grand-chose, parce que j’avais très peu de références sur la Tunisie. Ma surprise a été totale: pour ce type d’architecture et d’environnement. aucun de mes croquis ne pouvait faire l’affaire. Les premiers jours, j’ai découvert le village et le climat, et j’ai rencontré les autres artistes, Ils étaient aussi étonnés que moi, mais tout le monde était très motivé par ce nouveau défi! Je suis resté trois jours devant mon mur, à peindre une fresque freestyle sous lesoleil africain, tout en observant le quotidien d’une famille « ordinaire» qui habitait de l’autre côté du mur. Mon œuvre résulte de ce que ma psyché désirait produire à partir de cette atmosphère. C’était un peu comme un rêve loin de mon lit. »

ETHOS (2014)

M-CITY

« À Djerba, c’est la modestie qui est le plus inspirant. Rien n’est trop grand ou trop petit ici. Les gens vivent à leur propre rythme dans un endroit magnifique sur une petite île où le sable et la mer se rejoignent. Il est bon de travailler dans un endroit convivial où l’on se sent comme à la maison. »

M-CITY (2014 – 2022)

SEBASTIAN VELASCO

« Les dessins de Sebastián se fondent toujours dans le décor, grâce au flou qu’il introduit entre la matière et le support. Il travaille également autour de « flashs » complémentaires qui s’intègrent à l’oeuvre. À Djerba, son œuvre donne ainsi l’impression d’un patchwork il a peint, sur un seul mur, tout ce que représente pour lui le village. »

Mehdi Ben Cheikh (2014)

DEYAA

« En fait, au début je doutais beaucoup, je me demandais comment je pourrais créer quelque chose qui corresponde au lieu. Puis j’ai peint un vieux berger tunisien, en le métamorphosant un peu! Je
l’ai transformé en génie qui sort d’une poterie tunisienne. Et comme un grenadier poussait à coté du mur, j’ai peint des grenades autour de mon berger, et je lui en ai mis une dans la main. J’avais préparé la moitié de la fresque, l’autre moitié a été improvisée. »

DEYAA (2014)

KAN

« J’avais vu des photos des œuvres déjà présentes à Erriadh et je trouvais qu’il y avait beaucoup de figuratif, j’avais donc en tête de faire à Djerba dans l’abstrait.

En arrivant sur place, je me suis documenté sur l’artisanat local que j’apprécie énormément, et je me suis décide sur des motifs inspirés des mergoums traditionnels, des tapis issus de cet artisanat (pour info: kandmvcom/portfoliof djerbahood-galerieitinerrance djerbatunisia-2014). »

KAN (2014)

AXEL VOID

« Cette première fresque a été réalisée à Erriadh, un petit village de l’ile de Djerba, non loin des cotes tunisiennes. Pendant que je peignais, j’ai rencontré de nombreux enfants de l’ile. Outre les conversations et les blagues échangées, nous avons joué au football. Ils m’ont amené sur un vrai terrain de location, à deux kilomètres du village. L’image de la fresque est une photo que j’ai prise une nuit que nous rentrions à pied au village, tout en discutant du match, de religions et de différences culturelles.

La deuxième fresque est composée d’une photo de nous (Sebas Velasco et moi) en train de jongler avec le ballon tout en peignant un autre mur.La troisième fresque est conçue à partir d’une photo que j’ai prise quand nous rentrions à pied du village. C’est un petit magasin à 2km d’Erriadh. Le nom de la rue apparait à l’angle du mur. Avec le temps le nom d’origine s’est effacé, alors nous l’avons rebaptisé « Lole y Manuel », car c’était le groupe que nous écoutions en travaillant.

Ces musiciens jouent un flamenco plein d’énergie et sont originaires d’Andalousie, la région où j’ai grandi. À travers leur musique, nous avons découvert un lien fort entre les cultures tunisienne et andalouse. »

AXEL VOID (2014)

WAIS1

« C’était un projet incroyable, j’ai été très heureux d’y participer. Pour moi, la Tunisie – et Djerba en particulier – étaient des expériences nouvelles; je n’étais jamais venu dans ce pays. C’était bien de voir un univers différent et de venir y peindre quelques fresques. Pour ce projet, j’ai uniquement réalisé des ceuvres abstraites. J’aime jouer avec les formes géométriques et les couleurs. La plupart du temps, je peins des lettres dans mes fresques, mais elles sont difficiles à distinguer pour les non-initiés. Elles n’ont aucune signification particulière, mais je crois que ce qui compte vraiment, c’est l’énergie apportée par les artistes. »

WAIS1 (2014)

ST4 CREW

« Pour nous artistes contextuels, Djerbahood a été une expérience enrichissante grâce aux échanges avec les résidents et les artistes. Les conversations et les moments partagés ont alimenté notre vision en élargissant notre perspective sur l’environnement dans lequel nous travaillons.En outre, l’esthétique architecturale unique du quartier nous a mis au défi d’intégrer nos fresques d’une manière qui s’harmonise avec elle et traduise la spécificité et la singularité du paysage. »

ST4 CREW (2014 – 2022)

SALMA

« Le retour à Djerbahood depuis 2014 a été plein de moments intenses et émouvants. Retrouver le village et son authenticité presque inchangée, la magie intimiste de ses ruelles labyrinthiques, l’éclatante blancheur de ses murs. Et toujours cette impression d’intemporalité si inspirante, ressourçante, une atmosphère humble et extravagante à la fois. L’immobilité d’un corps en lévitation, posture statique, méditative, écho d’une spiritualité ambiante sur la façade intime d’une habitation.

Contrairement à la première fois la composition n’a pas été travaillée directement. in situ mais découpée sur une plaque métallique, peinte à l’acrylique et accrochée par la suite sur le mur. »

SALMA (2014 – 2022)

NESPOON

« D’habitude, je peins seulement en noir et blanc. Pour Djerbahood, j’ai réalisé ma première fresque colorée, spécialement prévue pour ces murs blancs bordés de fleurs dont j’avais vu beaucoup de photos sur internet avant mon arrivée. Malheureusement, tous les murs que je convoitais étaient « réservés » ou « indisponibles ». Ma fresque dans le village est le résultat d’une improvisation, pour laquelle j’ai utilisé de la peinture se mariant aux couleurs locales. J’avais emmené l’une de mes dentelles en céramique, en bleu, afin de la poser sur l’une des portes du village. J’ai choisi celle du coiffeur. C’est quelqu’un d’extrêmement gentil, et je pense qu’il était très content que j’aie jeté mon dévolu sur sa porte. »

NESPOON (2014)